Mario Museum: le musée virtuel sur Super Mario.

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YOSHI’S ISLAND DS

Abréviation

/

Date de sortie japonaise

08.03.2007

Date de sortie américaine

13.11.2006

Date de sortie européenne

01.12.2006

Date de mon acquisition

25.12.2006

Console

DS

Développeur

Artoon

Genre

Plate-forme

Nombre de joueurs

1

Perso principal

Yoshi

Mode Continue

Oui

Sauvegarde

Oui

Accessoires

/

Inspiration

Yoshi’s Island

S’en sont inspirés

/

Note générale

8.6 / 10


Version européenne française (complète)


En 1995, quand le fantastique Yoshi’s Island était apparu sur la planète Nintendo tel un immense coup de pied au derrière de l’industrie vidéoludique, un univers tout nouveau et coloré faisait également son apparition, repris par la suite dans Yoshi’s Story ou encore Yoshi Universal Gravitation, d’autres jeux de plate-forme mettant en scène le dinosaure vert, mais beaucoup moins passés à la postérité. S’ils ne faisaient pas office de suites « officielles », cela n’allait pas tarder puisque le projet de créer un deuxième épisode à Yoshi’s Island se concrétisera en 2006 sur DS, non sans générer d’immenses controverses, et une avalanche d’avis en tous genres, pour un hit aussi incontestable que... contesté.

 

La suite du mythe, il fallait oser!

 

Si la DS a déjà mis Yoshi et son ambiance caractéristique au goût du jour avec le pas toujours convaincant Yoshi Touch & Go, elle va devoir remplir la tâche — définie comme insurmontable par la plupart des observateurs — de porter au firmament le petit T-rex et sa bande par le biais d’une cartouche tout aussi novatrice et mignonne que l’opus SNES. Le défi semble déjà complètement fou lorsque l’on apprend que c’est le développeur Artoon (qui s’était déjà occupé de Yoshi Universal Gravitation, qui n’avait pas vraiment fait un carton) qui va s’en charger, et non pas Nintendo, qui ne fera que « superviser » ce titre, mais surtout l’éditer, sans trop faire attention à la façon dont une de ses plus belles licences va être traitée. D’emblée, on a de quoi être sceptique, et les inquiétudes vont s’accentuer lorsque l’on apprendra, pendant le développement du jeu, qu’il n’utilisera pas le stylet de la DS, le rendant donc beaucoup moins conceptuel que la majorité des titres de la console.

 

De plus, une question surgit de façon évidente dans toutes les têtes: pourquoi une suite, onze ans après, d’un jeu tellement fantastique que toute tentative de second épisode est destinée à être (beaucoup) moins bonne? Et surtout, pourquoi porter un jeu sur DS alors que d’après les prédictions, il aurait largement plus sa place sur GBA? Bref, autant d’interrogations qui ne laissent rien planer de bon sur un jeu dont une immense majorité des possesseurs partent avec un préjugé désagréable, qu’ils auront le loisir d’effacer en fonction de leur degré d’objectivité.

 

C’est bien un Yoshi’s Island!

 

Déjà, quand on lance ce « Yoshi’s Island 2 » (titre souvent annoncé jusqu’à sa sortie définitive), on comprend qu’il bénéficie d’une spécificité bien particulière qui vaut son pesant d’or et justifie instantanément sa présence sur une console qui ne pardonne pas le manque d’innovation. Si la fonction tactile est effectivement complètement zappée, les deux écrans sont utilisés pour agrandir en quelque sorte le champ d’action, permettant au joueur de voir ce qui se déroule au-dessus de Yoshi, ou en-dessous de lui, ce qui est très pratique pour déceler certains passages que l’on n’aurait franchement pas eu l’idée d’aller chercher spontanément. De plus, en fonction des zones, et notamment dans celles à défilement automatique, le personnage passe d’un écran à l’autre avec une simplicité exemplaire, petite nouveauté qui ne peut qu’accentuer la convivialité de ce jeu qui ne trahit pas son prédécesseur en terme d’ambiance.

 

Car en effet, et c’est aussi bien un défaut qu’une qualité chez ce soft, Yoshi’s Island DS rappelle énormément l’épisode 16-bits. Son univers, aussi bien en terme d’ennemis que de décors, est bien plus proche de Yoshi’s Island que de Yoshi’s Story par exemple, et l’intrigue est pratiquement identique, puisqu’il faut à nouveau sauver Baby Luigi. Jusqu’ici, on se dit qu’en fait, il y a quand même un problème, comme si les gars de chez Artoon n’avaient pas compris que Yoshi’s Island premier du nom existait depuis dix ans! Mais en prenant le temps d’explorer ce jeu à fond, on finit par se rendre compte de sa richesse et du tort immense que lui causent les critiques pas toujours très bien placées dont il est victime depuis sa sortie.

 

Pourquoi Yoshi’s Island DS vaut le coup

 

Ah, en voilà une bonne question. C’est vrai ça, que peut-on trouver à un jeu techniquement inférieur à ce dont sa console est capable, qui n’innove pratiquement en rien, repompe le scénario de son prédécesseur, et est développé par une boîte plutôt liée à Microsoft, et dont le passé se limite à une dizaine de jeux relativement obscurs pour le grand public dans leur ensemble? En somme, l’antithèse absolue du grand Yoshi’s Island?

 

Eh bien, d’abord, Yoshi’s Island DS n’a pas grand-chose à envier à son « modèle » en terme de longévité de la quête et d’intérêt des différentes énigmes. Le level design, contrairement à ce que l’on en dit souvent, est largement supérieur à ce qui se fait dans l’ensemble des jeux de plate-forme 2D du même style, et propose un enchaînement de stages à la difficulté progressive, bien que particulièrement effrayante sur certains d’entre eux (ce qui fait parfois de Yoshi’s Island premier du nom un soft relativement facile, du coup). Bref, une quête variée, à la difficulté bien dosée, et ce de bout en bout, assortie de niveaux à débloquer qui prennent bien la tête, surtout lorsqu’il s’agit de les terminer à 100%. Même les deux derniers mondes (on regrettera éventuellement qu’il n’y en ait que 5 contre 6 dans Yoshi’s Island, avec le même nombre de niveaux chacun) vous prendront considérablement la tête, parfois peut-être trop pour avoir envie d’aller au bout, mais le jeu en vaut la chandelle malgré tout.

 

De plus, l’une des petites nouveautés de cette sympathique cartouches consiste en la diversité des bébés que l’ami Yoshi peut porter sur le dos. Au fur et à mesure de votre quête, vous pourrez « switcher » entre bébé Mario, mais aussi les versions couche-culotte de Peach et DK, et même Wario et Bowser dans certains niveaux, chacun ayant sa spécificité propre vous permettant de progresser et de débloquer certaines situations, ou d’accéder à des objets (les éternelles pièces rouges, par exemple...) a priori hors de portée. Ainsi, lorsque Yoshi transporte Baby DK, il peut grimper aux lianes et aux cordages en tous genres; quand c’est Baby Peach qui le chevauche, elle ouvre son ombrelle dans le vent, leur permettant de flotter dans les airs, etc.

 

Un jeu qui souffre d’une éternelle comparaison?

 

En gros, ce Yoshi’s Island fait du neuf avec du vieux principalement, avec deux nouveautés bien gérées et qui apportent chacune leur petit plus très appréciable à l’ensemble. Au niveau du gameplay, c’est toujours aussi bon, même si l’on regrettera que le stylet ait été totalement délaissé. Outre son oubli dans des mini-jeux qui auraient pu être mieux adaptés, on regrettera l’impossibilité, par exemple, de tracer la trajectoire des œufs à lancer avec le stylet, ce qui aurait été une petite innovation sans prétention mais certainement pas dispensable.

 

Mais le problème majeur avec Yoshi’s Island DS, c’est cette sensation de jouer à une espèce de version inachevée de l’original, dont on se demande parfois si elle n’a pas été imaginée avant, et rejetée car trop brouillon et pas assez aboutie. Les graphismes, en définitive, sont assez vides et pas vraiment animés contrairement aux fonds colorés et pastel de l’édition SNES, à laquelle on l’oppose peut-être trop en fin de compte. En somme, tous les défauts de ce titre résident dans cette fichue comparaison dont il souffre pas mal. Faisons un peu abstraction de ce jeu trop parfait qu’était Yoshi’s Island, et jugeons sa « suite » comme si l’original n’avait pas existé, et nous obtenons un jeu passionnant, superbe et au gameplay exemplaire, qui ne pêche qu’au niveau de sa bande son pour le coup regrettable, car très peu variée, et qui manque cruellement de renouvellement.

 

Notes

 

Présentation: 9½ – Pas grand-chose à redire sur un jeu une fois de plus extrêmement clair, auquel on ne pourra éventuellement reprocher que le manque d’utilisation du stylet dans les menus, alors qu’il paraît évident de voir ce genre de chose sur DS.

Graphismes: 9 Très beaux malgré un goût de déjà vu irrémédiable. On ne peut également pas se priver de souligner leur relative « faiblesse » sur une console qui permet bien mieux. Mais l’atmosphère qu’ils créent leur vaut une excellente note.

Animations: 6 – Là, par contre, c’est très moyen, et difficilement pardonnable. Les décors manquent cruellement de vie, et les sprites n’ont rien d’extraordinaire, c’est juste « bien », sans plus.

Musique: 7½ – Un point vraiment difficile à juger, car si l’on a affaire à une musique originale et mignonne, relativement dans l’esprit, et qui s’accorde bien au jeu, elle souffre d’un manque évident de variété, et c’est très dommage. On sent vraiment un manque de prise de risques à ce niveau, de la part d’un compositeur qui avait senti que les quelques thèmes disponibles se suffiraient à eux-mêmes car plutôt efficaces malgré tout.

Bruitages: 7 – Rien de transcendant là non plus, mais ça reste correct encore une fois.

Durée de vie: 10 – Étonnamment élevée, mais uniquement si vous accrochez d’emblée au jeu, bien entendu. Yoshi’s Island DS est long, avec des niveaux vraiment complexes assez rapidement, et propose une quête des 100% très coriace qui vous tiendra en haleine de longues heures. La pauvreté des mini-jeux les rend tellement insignifiants qu’on se contentera aisément d’une quête palpitante et loin d’être aisée.

Gameplay: 10 – Vu que c’est complètement pompé sur Yoshi’s Island, c’est parfait, et la gestion du double écran est intelligente. Donc, rien à redire, ce jeu se laisse parfaitement dresser dès les premières minutes, c’est un vrai bonheur.

Intérêt: A-t-on l’impression de découvrir un nouveau Yoshi’s Island, ou de replonger dans des « Lost Levels » de l’opus SNES? Il y a un peu des deux, car encore une fois, le manque de prise de risque de l’équipe d’Artoon nous pousse à revivre dans la globalité une expérience déjà bien connue, mais avec toujours autant de surprises. Peut-être que malheureusement, les plus exigeants n’y trouveront absolument pas leur compte.

Note générale: 8.6 / 10 – Yoshi’s Island DS est clairement un « must have » pour tout fan de Nintendo qui se respecte, et pourtant, avec un poil plus d’audace de la part de ses développeurs, il aurait obtenu les félicitations du jury. S’il est difficile de reprocher à un jeu de reprendre trop souvent les ingrédients qui ont fait le succès de ce que l’on peut considérer sans honte comme le plus beau de tous les temps dans sa catégorie, le trop grand sentiment de déjà vu, conjugué à des graphismes et des musiques tout juste convenables pour une console qui peut faire mieux, ne feront pas de ce jeu une cartouche aussi exceptionnelle que son prédécesseur. Mais une fois de plus, si Yoshi’s Island n’avait pas existé, il est évident que cet épisode DS aurait bien plus cassé la baraque que ça.

 

Screenshots

(à venir)

 

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